13 mars 2023 : alerte à Silicon Valley
Bienvenue dans cette revue de presse du New Space ! Ici, nous balayons les différentes nouvelles venant du New Space, et de l’écosystème spatial qui se crée et qui se réinvente. Désormais, et autant que possible, la revue sort un lundi sur deux.
Les temps s’annoncent durs pour les start-ups. La fermeture forcée de la Silicon Valley Bank met en lumière la fragilité des entreprises du New Space qui n’ont pas encore sécurisé assez d’argent. Certaines parmi les plus avancées restent sereines, comme Rocket Lab qui détient près de 38 M$ à SVB, ce qui correspond seulement à 8% de la trésorerie. Affaire à suivre.
Lanceurs : A l’affût des tirs inauguraux
Durs temps pour les nouveaux lanceurs. Le Japon doit assurer ses arrières, suite à l’échec du vol inaugural de la H-III. La JAXA était pourtant en pleine confiance, au point d’avoir sacrifié un satellite d’imagerie valant 285 M$ ! De son côté, le rapport sur l’échec du dernier vol Vega-C en décembre remet en cause le sous-traitant ukrainien Yuzhmash. Ce rapport, qui a déclenché la colère du gouvernement ukrainien, est notamment contesté par le CNES.
La Miura-1 rejoint son pas de tir
Alors que l’Espagne vient juste de se doter d’une agence spatiale, le pays fête aussi son premier pas de tir indépendant, plusieurs semaines seulement après l’inauguration d’un pas de tir en Suède. PLDSpace vient juste d’y ériger le modèle de vol du démonstrateur suborbital Miura-1. Un modèle de test s’y trouvait ces derniers mois pour qualifier le pas de tir et réaliser des essais à feu. La campagne de tir vient donc de commencer. Miura-1 est censé décoller entre avril et mai prochains. Le vol doit servir à tester en conditions réelles le moteur TEPREL qui servira à propulser le micro-lanceur orbital Miura-5 dont le premier vol est attendu d’ici deux ans.
Rocket Lab songe à abandonner la récupération en hélicoptère
Les derniers résultats sur le reconditionnement et la requalification au vol des composants de boosters d’Electron récupérés en mer montre que c’est possible à un coût moins important que prévu. Après deux essais infructueux, Rocket Lab songe à abandonner la récupération de booster en hélicoptère pendant sa descente sous parachute. Une dernière tentative est prévue pour se décider. Il est vrai que cette opération complexe et coûteuse, pouvant potentiellement demander des reports de tir pour raisons météo, s’inscrit de plus en plus difficilement dans le modèle économique de l’Electron. L’hélicoptère n’est toutefois pas dépourvu d’utilité. Il a récemment servi à du transport de matériel pour des victimes du cyclone Gabrielle, un des plus violents connus dans l’histoire de la Nouvelle-Zélande.
En images : Opus Aerospace réussit un essai moteur important
C’est une étape importante pour la start-up francilienne spécialisée en micro-lanceur. Opus Aerospace a réussi a faire un test longue durée de son moteur Torgos, dernier test de la campagne. Le prochain vrai test sera en condition réelle quand ce moteur propulsera le futur démonstrateur suborbital Mésange.
Pleins feux sur l’orbite basse
Les prouesses des satellites Pleiades Neo continuent de se vendre à l’étranger. Après la Pologne, c’est au tour de l’Angola d’en demander. La commande d’un satellite d’observation de la Terre « à hautes performances » a été conclue entre le gouvernement angolais et Airbus Defence & Space le 3 mars, à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron dans le pays.
U-Space s’apprête à ouvrir une usine à Toulouse
La start-up toulousaine gagne de plus en plus de contrats et vise en même temps à casser le prix d’un nanosat. Après avoir levé 7 millions d’euros en 2022, U-Space continue d’agrandir son équipe et souhaite rendre sa future usine opérationnelle en 2024. Pour casser les prix, U-Space compte produire 300 nanosats par an à partir de 2025.
Absolut Sensing va aussi développer son équipe à Toulouse
La start-up basée à Grenoble développe actuellement un nanosat démonstrateur pionnier d’une future constellation dédiée à la mesure de gazs à effet de serre, nommée GESat. Absolut Sensing compte déjà une quinzaine d’employés à Toulouse et souhaite y agrandir son équipe, et également disposer d’un site de production. Le vol du démonstrateur est prévu pour 2024. Le déploiement des 24 satellites de la constellation doit se faire à l’horizon 2025.

Statistiques : rappel de 2022, une année folle !
Quelle année 2022 ! Pulvérisant tous les records, en voici quelques statistiques :
- 186 tirs, dont 8 échecs
- 60 tirs Falcon 9
- 64 tirs chinois
- 2460 satellites déployés avec succès (missions NROL comptées comme une seule charge utile), dont 220 cubesats et 1730 Starlink.
