Les News du New Space [9] Fin mai 2022

Fin-mai 2022 :  lance tes assises !

Bienvenue dans cette revue de presse ! C’est un nouveau format d’article où je choisirai quelques actualités parmi les plus intéressantes dans le monde du New Space en 2022. Cette revue de presse sera bimensuelle. Pour comprendre pourquoi il est si important de s’intéresser à tous ces nouveaux acteurs du spatial, vous pouvez faire un tour au bilan de 2021 sur le blog.

Transporter-5, nouveau bus New Space pour l’orbite polaire

Mercredi 25 mai, une Falcon 9 de SpaceX décolle depuis Cap Canaveral avec 59 passagers à bord de tous genres : satellites, microsatellites, nanosatellites, picosatellites, déployeurs orbitaux et expériences embarquées. Le vol a été un succès. C’était le 160ème vol de SpaceX et notamment le troisième vol de type bus spatial Transporter réalisé depuis le début de l’année 2022.

Article complet sur le blog pour découvrir l’ensemble des passagers, une belle photo de famille du New Space en 2022.

Avec ses bus spatiaux, SpaceX débloque l’accès à l’espace alors que la plupart des autres lanceurs sont déjà bookés sur des années à venir. SpaceX reste aujourd’hui la seule voie d’accès à l’espace de façon groupée. En effet, il y avait avant la Soyouz qui proposait ce genre de vol, mais avec la guerre en Ukraine, cela paraît terminé. Il y avait aussi le PSLV en Inde, mais la crise sanitaire a tout retardé. Enfin, les micro-lanceurs qui promettaient des vols dès le début de la décennie, sont tous en retard, y compris ceux qui ont déjà volé (Electron, Rocket 3, etc.) mais qui ne respectent pas la forte cadence promise.

Décollage de la Falcon 9 Transporter-5 depuis Cap Canaveral. (SpaceX)

Un méga-contrat pour le New Space de l’imagerie aux Etats-Unis

C’est la grosse annonce du mois : le Nationale Reconnaissance Office (NRO) a conclu un contrat avec trois compagnies piliers du New Space américain : Planet, Maxar et BlackSky Global. Ce contrat porte sur l’approvisionnement en images satellites de la surface terrestre pendant dix ans. Selon le NRO, il s’agit du plus gros contrat passé avec l’imagerie commerciale. En effet, les montants sont faramineux, démontrant que la meilleure machine à sous du spatial reste encore, et de loin, l’Etat :

  • Maxar : 3.2 milliards de dollars
  • BlackSky : plus d’un milliard de dollars
  • Planet : montant non communiqué mais on peut s’attendre que ce soit du même ordre

Chaque compagnie dispose d’une ou plusieurs constellations d’imagerie terrestre. Maxar dispose de la constellation WorldView, dont nous voyons passer régulièrement des images du conflit ukrainien, et qui a notamment documenté le massacre de Boutcha. En effet, la résolution de cette constellation (50 cm de taille du pixel) permettait de distinguer les différents corps étalés au sol. Le contrat permettra aussi d’utiliser la mini-constellation GeoEye et les premiers éléments de la constellation Legion, avec une meilleure résolution spatiale (30 cm).

Du côté de BlackSky, il y a la constellation éponyme en cours de déploiement (notamment à coup de vols Electron) et qui devrait être complète avec une soixantaine de satellites dans quelques années (il y a déjà 17 satellites dans l’espace). La résolution spatiale de BlackSky serait autour de 25 cm de taille du pixel et la constellation permettrait une couverture des survols quotidiens. Enfin chez Planet, il y a d’abord la constellation Dove avec près de 200 cubesats avec une faible résolution spatiale mais une très forte résolution temporelle, idéale pour capturer un événement le plus vite possible. Il y a aussi les constellations SkySat (21 satellites, 50 cm de résolution). Enfin, Planet a annoncé une nouvelle constellation nommée Pelican (32 satellites, 30 cm de résolution) qui remplacera peu à peu SkySat.

Visuel d’un satellite d’observation Pelican. (Planet)

Starlink : après les démonstrations, de nouveaux acheteurs

La mégaconstellation de SpaceX compte désormais plus de 2500 satellites envoyés dans l’espace. Même avec des pertes, cela commence à faire beaucoup et la nouvelle génération s’annonce encore plus performante. Toutefois, SpaceX accuse des retards dans le déploiement faute de Starship, qui reste cloué au sol par la FAA avant de commencer ses prochains essais. Mais avec l’état actuel de la constellation, Starlink commence à convaincre.

Plusieurs pays ont rejoint le clan des 32 nations autorisant l’utilisation de Starlink : les Philippines, la province du Québec, le Mozambique et aussi le Nigéria. Ce dernier est un client important pour SpaceX car le Nigéria pourrait être à l’avenir la première puissance économique du continent africain. Le pays sera aussi le pays le plus peuplé, avec de nombreux utilisateurs potentiels même si les usagers n’ont actuellement pas les moyens de se payer le service. Plusieurs compagnies aériennes ont décidé de devenir utilisatrice, pour disposer d’une connexion internet pendant le vol. C’est le cas de la compagnie aérienne JSX qui fournira le Wi-Fi pendant ses vols à bord d’une centaine d’appareils. Plus anecdotique SpaceX a indiqué que son service pouvait désormais être utilisé en semi-nomade, dans des vans ou camping-cars.

Il faut admettre que Starlink a fait quelques démonstrations intéressantes. D’abord SpaceX avait fourni des terminaux à l’île de Tonga dont l’explosion du volcan avait endommagé le câble sous-marin en 2021. Mais la démonstration la plus forte reste le conflit ukrainien, ou Starlink est utilisé pour assurer les communications avec les civils (suite à la cyber-attaque d’un satellite de télécommunications de ViaSat, et la rupture de câbles avec l’invasion), mais aussi au niveau militaire. C’est une première qui a même impressionné l’Etat-Major américain.

Cependant, certains pays restent méfiants et dénoncent l’agressivité des commerciaux de SpaceX, comme l’Inde qui a suspendu son accès et demandé le remboursement de toutes les préventes, mais aussi le Pakistan et la France où l’attribution de deux bandes de fréquence a été suspendue par le Conseil d’Etat.

Le Wi-Fi au bord de la mer au milieu de la nature ? C’est désormais possible. (SpaceX)

En bref

Open Cosmos obtient un financement de l’ESA pour une constellation de météo spatiale

La start-up britannique a obtenu 5.2 millions d’euros de l’ESA pour développer une constellation de trois satellites de surveillance de la météorologie de l’espace. Le réseau NanoMagSat (c’est son nom) surveillera la haute atmosphère et le champ magnétique terrestre, à la recherche d’événements pouvant être dangereux pour les satellites en orbite, plus vulnérables que les appareils au sol. Ils compléteront les données apportées par les satellites SWARM de l’ESA, en orbite polaire.

Astroports européens : attention, chantier !

Place au chantier dans l’Europe du Nord. SaxaVord a annoncé le début du chantier de l’astroport à Unst dans les îles Shetland. Cet astroport doit accueillir au moins cinq micro-lanceurs : Zéphyr de Venture Orbital, Rocket 3 d’Astra, RS1 d’ABL Space Systems (via Lockheed Martin), Skyrora XL de Skyrora, et HyImpulse. En Norvège, l’Andoya Space Center a aussi commencé le chantier des pas de tir orbitaux pour accueillir RFA et Isar Aerospace.

Ouverture : le New Space français lance ses assises

Rendez-vous les 7 et 8 juillet à Paris pour les premières assises du New Space. Cet événement, organisé en partenariat avec de nombreux acteurs de l’écosystème, a pour but de discuter et de lancer une consultation publique sur la place du New Space dans l’économie française.

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